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 Initiation à l'ULM à l'aérodrome de Douzy : La tête dans les nuages
    Les impressions de Samuel LAPORTE (extrait du Journal L'Ardennais du 19 Août 09)

  "Arrivé à l'aérodrome, j'aperçois les hangars le long de la piste. Tout au bout, un bâtiment d'une centaine de mètres avec un petit encart jaune sur la porte : ULM. À l'intérieur, différents modèles du planeur Ultra Léger Motorisé se laissent admirer : du paramoteur (un aéronef coiffé d'une voilure dont la forme ressemble à celle d'un parachute), à la réplique exacte d'un avion de la Première Guerre mondiale.
Avant de m'inviter à monter à bord d'un modèle pendulaire (un chariot de deux places relié par de solides montants fixés au centre de gravité de la toile), François Denis, président de l'association ULM Sommer Passion, effectue un briefing sur les instructions à respecter en vol : « Lorsqu'on démarre le moteur, il faut maintenir le frein enfoncé pour éviter que l'hélice ne nous propulse brusquement en avant. » Revêtu d'un anorak pour se protéger des coups de vent, il se positionne ensuite à l'arrière où il assiste la direction.
Concentration et rigueur
Parvenu sur la piste, l'appareil se prépare à décoller selon le protocole de sécurité de l'aérodrome. Une pression constante avec la pointe du pied droit lui donne de la vitesse… Le vent soulève les voiles. François Denis relève progressivement la barre, les roues commencent à quitter le sol. L'appareil prend de l'altitude en quelques secondes.
En dessous, les baigneurs du plan d'eau de Douzy rapetissent. Les arbres ressemblent à des tâches vertes qui ponctuent les carrés de champs et les courbes sinueuses de la Meuse et de la Chiers. « Nous volons à 90 km/h », indique François Denis. Le paysage s'étend, comme figé, sous mes yeux. Sur la toile, le vent exerce une pression régulière qui impose de redresser la barre avec des gestes doux et minutieux pour éviter tout risque de changement de direction.
L'ULM obéit au moindre mouvement : un tressautement impulsif et le cap change brusquement. Frayeur garantie. L'inconscience et l'agressivité ne se marient pas avec le pilotage aérien. Assis sur le siège, les pieds posés sur les pédales d'un appareil poussé par une hélice au bruit inaudible, j'ai la sensation de flotter au-dessus des étendues vertes, surplombant la circulation des voitures ou les animaux dans les champs.
Même à trois cents mètres de hauteur, le château de Sedan se distingue encore largement du reste de la ville. L'ULM vire de bord et survole Bazeilles.
Puis la piste se profile, la descente s'amorce, toujours dans cette atmosphère de concentration, où les gestes sont précis.
L'herbe se rapproche. Son contact avec les roues entraîne des secousses. Les premiers pas sur la terre ferme amènent une étrange impression.
Les jambes tremblent un peu et renouent avec la loi de la gravité. N'empêche… on a encore la tête dans les nuages !

Samuel LAPORTE"